Cérémonie du 25 août 2024

Jean-Paul

Nous étions une quarantaine à participer à cette cérémonie et au Qourilaï qui l’a précédée. Le Qouriltaï est une Tradition Mongole du temps de Gengis Kahn où il convoquait une réunion dans la steppe avec sa famille et ses proches conseillers pour parler d’un problème ou d’un sujet où il devait obtenir un compromis, comme l’ont fait tous les peuples primordiaux avant lui. La réunion finissait par une fête. Ce fut le cas aussi pour cette belle journée.

Nous avons tous apprécié le format en journée car il nous a permis de nous rencontrer plus solidement.

Pendant la cérémonie, les esprits ont voulu donner à chacun des participants présents, la force de prendre leur place dans leur mission personnelle. L’objectif étant de mettre leurs dons au service de notre groupe enfin unifié.

Voici ci-dessous les thèmes que j’ai abordés pendant le Qouriltaï : 

Lorsque j’ai posé cette date j’étais loin de savoir ce que les esprits allaient m’enseigner pour présenter cette journée.

La première chose qui m’a été donné de comprendre, c’est que nous sommes des pionniers en France à réaliser ce que nous faisons : Une initiation avec des esprits universels mais avec un protocole Mongol. Ça n’a pas toujours été facile et ça accroche encore avec certains esprits de la lignée Darkad qui veulent rester dans une position traditionnelle. Il faut donc ne pas brusquer ces esprits-là. D’autres esprits de la lignée, au contraire, y sont favorables car ils voient dans cette façon de faire, une manière de reconquérir le monde comme l’a fait en son temps Gengis Kahn.

C’est d’ailleurs étrange car ces derniers temps, la conquête Mongole de l’époque n’est plus perçue comme une harde de sauvages assoiffés de sang qui fondent sur leurs ennemis. Au contraire, les historiens la voient maintenant comme une manière d’unifier le monde en respectant les différences de chaque peuple. Les religions et les coutumes des pays conquis étaient toujours respectées. Gengis Kahn y voyait une manière de tous s’enrichir par l’apport de chacun.

Sachez que nous sommes dans un mouvement long qui ne s’arrêtera pas à notre petite vie. Nous sommes un grain de sable au milieu d’un désert, mais le désert ne peut pas exister sans ce grain de sable.

La Mongolie est en train de s’ouvrir et nous avons notre rôle à jouer. Elle doit abattre ses frontières pour diffuser sa spiritualité. Nous devons l’aider pour que les choses se déroulent correctement dans le respect de la tradition tout en y apportant notre touche personnelle. Je suis convaincu que Tsérenku et les chamans Mongols que nous avons rencontré cet été ont validé notre façon de travailler et surtout attendent de nous cette ouverture vers l’extérieur.

C’est dans cette optique que nous avons le projet de faire venir, cet hiver, nos amis chamans en France.

Un autre enseignement des esprits complète ce que je viens d’écrire : la complémentarité des opposés (une paire d’opposé comme enseigné dans la roue de médecine). L’enseignement des esprits mongols est dur. Mais cette dureté endurée amène à la douceur dans un deuxième temps. En d’autres thermes pour connaitre l’humanité il faut avoir expérimenté l’austérité et la rigueur.

Je vous rappelle les trois valeurs du chaman selon Anarshi : Courage, Ethique et Humanité.

Vous êtes plusieurs, désireux de pratiquer des cérémonies ou d’enseigner. Plusieurs conseils pour vous : travaillez votre ego, ne vous comparez pas, ne vous éloignez pas de la lignée Darkad qui vous a tout donné. Respectez les esprits qui sont dans la tradition dure. Mais, expliquez-leur notre projet, soyez à la fois dans la rigueur et l’humanité.  

Ne vous comparez pas. Dans le travail chamanique et spirituel d’une manière générale, nous ne sommes pas égaux. Cela va à l’encontre de notre société occidentale qui fonctionne en démocratie où l’égalité est une valeur de référence. Dans l’enseignement Mongol, le maître est celui qui nous enseigne, il est plus haut que nous et sincèrement bon. Il doit être respecté, car à travers le maître les élèves sont connectés aux esprits, aux mythes et aux prophéties. Le maitre valide l’initiation. Il y a certainement des personnes parmi vous qui seront plus forts que moi. Et alors ! cela ne m’enlève rien à moi personnellement. Je serai toujours aussi heureux de vous avoir initié et vous avoir insufflé cette passion. Je serai toujours votre initiateur quoiqu’il se passe.

Ne voyez pas votre mission comme un travail individuel. Nous sommes une alliance. Nous devons commencer à travailler ensemble, entre nous et demain nous travaillerons d’une manière planétaire. Cela devient urgent et nous devons impérativement nous préparer. L’alliance va au-delà de notre petite vie :  Demain vous ne serez plus vivants mais vos élèves continueront votre chemin et même iront beaucoup plus loin que vous. C’est normal et logique, ils seront plus forts que vous. Mais ils n’auraient pas pu l’être si vous n’aviez pas été là. Alors, on lâche prise SVP.

Les esprits Mongols me disent, depuis plusieurs années maintenant, qu’il faut que nous montions une armée. Ils parlent comme au temps de Gengis Kahn, mais c’est une armée de lumière que nous devons créer. Avant d’envahir un pays Gengis Khan se recueillait pendant trois jours sur la montagne sacrée du Burkhan Khaldun (objectif de notre prochain voyage en Mongolie) pour connaitre la décision du grand ciel bleu. L’occupation des pays avait pour but de les unifier tout en gardant leurs spécificités. Au fil du temps, les guerres se sont transformées en commerce puis en échange de personnages érudits pour faire évoluer la connaissance. La prochaine étape est d’unifier le monde sur la nécessité d’une spiritualité tout en gardant la diversité des chemins pour y parvenir.   

Les armées de Gengis Kahn ont conquis le monde parce qu’elles avaient foi en leur chef, le respectaient plus que tout, avaient eu un enseignement dur car ils étaient avant tout des éleveurs. Ils étaient ingénieux et inventaient sans cesse, mais surtout ils possédaient une solidarité sans faille. Voilà les règles simples de la réussite.

Nous devons pendant ce qouriltaï, réfléchir pour savoir ce que nous voulons  mettre en place. Réfléchir aussi à ce que vous avez besoin.

Je vais parler de la cérémonie maintenant. Elle n’était pas destinée aux soins. Juste les activations demandées par Tsérenku lors de notre dernier voyage en Mongolie (en fin de cérémonie) et une demande de protection (en début de cérémonie).

C’est Anarshi qui m’a demandé de faire une cérémonie pour demander pardon à mon esprit et récupérer ainsi toute mon énergie, car j’avais donné des soins puissants, non suffisamment récompensés par les offrandes. Il faut savoir que les esprits en Mongolie se nourrissent avec l’énergie des offrandes. Si les offrandes ne sont pas suffisantes, ils se nourrissent de l’énergie vitale du chaman.  Cette cérémonie devait comporter du bœuf en offrandes à partager tous ensemble.

Lors du dernier voyage en Mongolie j’ai reçu plusieurs enseignements des chamans. Tsérenku m’a dit que mon esprit avait beaucoup évolué et qu’il était maintenant à son dernier stade d’évolution. C’est pour cela que je me sentais différent. Cela veut dire dans la tradition Mongole, que vous aussi en tant qu’élève, vous pouvez évoluer si vous le voulez vraiment.

 Cette cérémonie fut précieuse pour remettre de l’énergie à l’esprit de l’arbre sacré qui a du mal avec le réchauffement climatique et l’activité trop importante de notre commune. En bref : avec les hommes.

Ce fut aussi un acte symbolique pour remercier les esprits et peut-être un rite de passage pour accompagner notre saut, ensemble, dans l’inconnu. C’est pour cette raison que j’ai attendu cette cérémonie pour revêtir pour la première fois mon nouveau costume. Celui-ci est noir selon les recommandations de Tsérenku car je suis un chaman noir. C’est-à-dire un chaman qui travaille avec les esprits de la nature. Rien à voir avec l’énergie noire. En Mongolie, les chamans noirs sont considérés parmi les plus puissants.

Nous avons une mission et une responsabilité qui dépasse largement notre petite personne et son ego, nous avons besoin de tous le monde pour la mener. Cette mission est une mission de formation, de transformation de la société, de préparation de l’avenir et donc in fine, une mission politique dans le sens noble du terme. Il n’y a malheureusement plus de vision à long terme dans notre pays et encore moins une vision spirituelle de la société.

Il s’en est suivit une présentation, par les personnes concernées, des différents projets qu’ils portent : un comité de jumelage avec une ville de Mongolie, une semaine de rencontre autour de la Mongolie avec les cinq sens, rencontre autour d’un thème lors d’un piquenique, le projet d’écriture d’un livre etc.

Une autre mission me tient à cœur : faire vivre l’éco spiritualité. Comme il est légitime que la nature s’épanouisse dans un écosystème fiable et protecteur, il est essentiel que les esprits puissent vivre dans des lieux apaisés et dans des écosystèmes bienveillants leur permettant de soutenir la création. Si nous ne sanctuarisons pas la demeure des esprits, ils partiront. Nous resterons seuls sans pouvoir nous recharger. Et sans pouvoir nous recharger, nous n’aurons pas l’énergie suffisante pour prendre les décisions nécessaires à la protection des esprits. Nous serons alors encore plus démunis et nous allons directement dans le mur. Nous pouvons pour cela construire des ovöö, là où il y a de la demande. Nous avons, avec Jacqueline, déjà commencé cette nouvelle activité.

Cette cérémonie était également indispensable pour vous remercier tous de nous avoir soutenu et de nous soutenir encore pour les épreuves que nous traversons Jacqueline et moi.

Dorénavant les newsletters seront consignées sur le site qui renaît actuellement petit à petit. Il a été décidé de consigner également cette cérémonie.

Puis, comme au temps de Gengis Kahn, nous avons festoyé tous ensemble autour d’une très longue table dressée dehors avec tous les mets apportés par chacun et le bœuf mijoté pendant des heures.

Un grand merci à tous pour la réussite de cette journée.